Ces dernières années, des événements tels que la crise financière de 2008, l’arrivée de la COVID-19 et cette année, la guerre menée par la Russie en Ukraine, se succèdent à un rythme qui semble s’accélérer et à chaque fois avec plus ou moins d’impact important sur les marchés financiers.
Avec plus de 82 milliards d'euros d'actifs sous gestion, AG est l’un des principaux investisseurs institutionnels de Belgique et se doit donc de suivre à la loupe les événements et dans la mesure du possible de les anticiper. Voyons ensemble, avec Olivier Colsoul, Senior Strategist chez AG, comment AG prend en compte les risques financiers dans sa stratégie d’investissement.
Pouvez-vous nous expliquer comment AG appréhende les risques financiers dans le cadre de ses investissements ?
Investir comporte toujours des risques, tels que les risques de marché, de crédit et de liquidité. La gestion de ces risques s’effectue par la mise en œuvre d’une politique de gestion des investissements. Les investissements sont réalisés d'une façon adaptée à la nature et à la durée des engagements (branche 21) ou en fonction du profil d’investissement défensif, neutre ou dynamique (branche 23). Tous les actifs sont investis de façon à obtenir un certain niveau de sécurité, de qualité, de liquidité et de rentabilité de l'ensemble du portefeuille.
Pour chaque risque, on évalue son exposition, on assure son suivi et, le cas échéant, on ajuste la position. La stratégie d’investissement repose également sur une allocation d’actifs définie en cohérence avec l’environnement économique et l’évolution des risques de marché. D’un point de vue tactique, si le contexte économique est porteur, il peut être judicieux de favoriser des actifs un peu plus risqués mais offrant davantage de rendement, dans la mesure où ils devraient bien se comporter. Inversement, les emprunts d’Etat sont susceptibles de mieux résister si les perspectives globales s’assombrissent.
Vu que les assureurs investissent dans des actifs sur le très long terme, ceux-ci sont, en outre, davantage exposés aux enjeux du développement durable que d’autres catégories d’investisseurs. Chez AG, l’objectif est d’investir dans la transition vers une économie plus durable et tous les nouveaux investissements sont examinés à la lumière des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Cela constitue un autre point d’attention particulier.
Concrètement, comment ça se passe chez AG ? Comment prenez-vous un risque en compte ?
Tout d’abord, en tant qu’assureur, nous proposons à nos clients des investissements sur le long terme. Nous visons un rendement correct dans la durée en fonction des conditions de marché via des placements prudents et bien réfléchis.
En branche 21, les investissements sont principalement réalisés dans des classes d’actifs liquides et de bonne qualité de crédit, comme par exemple les obligations d’Etats européens. Compte tenu du niveau bas des taux d’intérêt, le rendement sur ce type d’instrument est plutôt limité mais est en progression vu l’intention des banques centrales de relever leurs taux directeurs. Les obligations d’entreprise de qualité permettent d’améliorer le rendement pour une prise de risque limitée. Quant aux actifs plus à risque, comme les actions, ils ne représentent qu’une part relativement modeste du portefeuille d’investissement en branche 21. Malgré une analyse approfondie avant toute décision d’investissement, il se peut que, pour diverses raisons, certains investissements contre-performent et voient leur risque s’accroître. Ces positions font l’objet d’un suivi minutieux où l’on sous-pèse le pour et le contre de conserver ou non chaque position mais toujours dans l’optique d’atténuer le risque. Fort heureusement, il s’agit de cas isolés. Les clients ayant opté pour les produits d’assurance du type branche 21 ne sont pas exposés à ce type de risque puisqu’ils bénéficient d’un taux d’intérêt garanti défini au moment du paiement de la prime, et d’une éventuelle participation bénéficiaire.
En branche 23, les primes payées sont investies par l’assureur dans un ou plusieurs fonds sous-jacents. Une des étapes-clé du processus d’investissement consiste à faire ce qu’on appelle une « due diligence » des gestionnaires de fonds. Elle désigne un ensemble de vérifications qu'opère un investisseur professionnel en vue d'une transaction et cela lui permet de se faire une idée précise des qualités de la gestion d’un fonds sous-jacent avant de se prononcer sur son investissement. Même si les fonds d’investissement sélectionnés sont gérés par des gestionnaires très réputés, leur performance est tributaire de la classe d’actifs dans laquelle ils opèrent, que ce soit en obligations ou en actions. Ces produits d’assurance comportent donc un certain risque puisque le rendement global est lié au profil d’investissement, à l’évolution des classes d’actifs ainsi qu’à la performance des fonds sous-jacents. Mais, en contrepartie, si les fonds se portent bien, il y a une perspective d’un rendement potentiel plus élevé à terme. Les clients ayant opté pour la branche 23 sont exposés à ces risques, mais ils bénéficient également directement d’un potentiel de rendement plus élevé.
Par ailleurs, dans le cadre de l’assurance-vie, le maintien du ratio de solvabilité et la qualité des actifs sont essentiels. Chaque assureur doit maintenir sa solvabilité à un niveau élevé. En d’autres termes, ils sont obligés de constituer au-delà des provisions contractuelles, un certain montant minimal de fonds propres à titre de garantie supplémentaire. AG fait partie des bons élèves avec un ratio de solvabilité de 208 % au premier trimestre 2022, c’est plus du double du minimum requis.
Pouvez-vous nous donner un aperçu des derniers événements qui ont un impact positif ou négatif sur les marchés financiers ?
Depuis le début de la pandémie de la COVID-19 il y a deux ans, on peut clairement citer comme avancée majeure positive la mise au point très rapide de vaccins pour contrer la maladie. Les premières annonces quant à une commercialisation rapide de vaccins, suite à des essais cliniques très probants, ont changé la donne alors qu’une seconde vague de contamination sévissait à l’automne 2020. La perspective d’une solution tangible et crédible pour sortir à terme de la pandémie grâce à la science a rassuré les investisseurs et a permis une nouvelle phase haussière des actions mondiales. Ainsi, rien que sur les deux derniers mois de l’année 2020, celles-ci ont grimpé de plus de 15 %, signe d’optimisme et de confiance en l’avenir.
À l’inverse, l’invasion surprise de l’Ukraine par la Russie a fortement accru les incertitudes géopolitiques et macroéconomiques, ce qui a plombé l’humeur des investisseurs. Surtout, les sanctions sans précédent prises à l’encontre de la Russie ont créé de nouvelles tensions sur les prix énergétiques et par ricochet sur l’inflation, déjà très élevée avant le déclenchement du conflit. Une inflation encore plus élevée, pesant sur le pouvoir d’achat des ménages, signifie un affaiblissement de la croissance économique, du moins à court terme. Dans le prolongement, les résultats des entreprises cotées en Bourse risquent de subir un coup de frein et ce, alors que les banques centrales enlèvent leur soutien à l’économie et remontent leurs taux d’intérêt. Bref : un cocktail inédit et peu porteur pour les actions mais pas catastrophique. Certes, la plupart des indices boursiers ont reculé d’un peu plus de 10 % depuis le début de 2022 et la prudence reste de mise pour l’instant concernant les actions. Cela étant, sur le long terme, il est tout à fait possible de digérer les tempêtes et les soubresauts passagers et donc de réaliser un rendement positif et appréciable.
Qui est Olivier Colsoul ?
Depuis plus de 25 ans, Olivier Colsoul a occupé plusieurs fonctions liées à l’investissement : analyste en actions, gestionnaire de portefeuille, analyste de fonds de tiers et économiste au sein de différentes institutions financières de renom.
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